Déboires bloguesques #2 - Le service de presse, mon symdrome de l'imposteur et moi.



Je suis nulle.

Bon bah voilà, c'est officiel ! Je vous présente Jean-Miche l'Imposteur, je co-habite avec ce cloporte depuis ... depuis combien de temps déjà ? Je ne sais même plus pardi. Difficile de se souvenir du moment où il a décidé de taper l'incruste sous mon clavier et mes cahiers ! Parce qu'au fond, Jean-Miche, il est pas bien méchant. 

Il est juste un peu chiant et envahissant.
... Peut-être, peut-être même un peu beaucoup, en fait.

Parce qu'au lieu de me foutre la paix et de me laisser écrire mes articles sur mes services de presse en une petite heure (temps qu'il me faut en moyenne pour en rédiger une sur un livre lambda), il me pousse à en prendre trois, quand ce n'est pas quatre (ou cinq). Parce que selon ses croyances : je ne suis pas légitime, j'occupe la place de quelqu'un d'autre, et donc mon avis ne pourra jamais, ô Grand Dieu Tout Puissant, jamais être pris au sérieux... Alors pourquoi perdre son temps à écrire hein ? Pourquoi ne pas plutôt perdre son temps à se remettre en question ?

© Jacob Andrews

 
Alors pour essayer de gagner un maximum de temps et pour m'épargner l'apparition d'une calvitie précoce à force de me tirer les cheveux au-dessus de mon clavier, je me pousse à être un minimum lucide et à repousser les idées négatives de Jean-Miche : si j'écrivais vraiment avec mes doigts de pieds comme il le prétend, je doute sérieusement que des auteurs.rices et maisons d'éditions perdraient leur temps à venir me confier leurs petits bébés... Malheureusement, Jean-Miche, il a le crâne dur. 

Et ce raisonnement ne m'empêche pas de l'entendre, lui et ses petites réflexions acerbes qui me plongent sans arrêt dans un état de doute lorsque je rédige une critique. Plus encore à partir du moment où je sais, où je suis consciente qu'il y a une attente derrière cette critique. L'attente d'un certain degré de qualité, d'un certain niveau de développement mais aussi d'appréciation... et je vous passe le reste parce que sinon on va encore y être demain, déjà que ça fait trois jours qu'avec Jean-Miche on planche sur cet article.

Bref. 



Je passe mon temps à me remettre en question et à me sentir en dehors de mes pantoufles. La description de ce que je ressens dans ce genre de moment ce serait que, je me sens toute nue. Vulnérable, le flanc exposé. 

Et c'est ce qui fait de moi une partenaire un peu chiante, car je refuse souvent de traiter des bouquins. Parce que le résumé ne me parle pas suffisamment à mon goût et que je crains une panne en cours de route, parce que même si je suis une habituée du genre, Jean-Miche est dans sa période d'hyper-activité et estime que vraiment, je ne suis pas à la hauteur du-tout pour ce livre. Alors qu'au fond, si je regarde à la loupe... Non seulement je suis capable de produire de belles critiques (et ça ne date pas d'hier, non Jean-Miche), mais en plus... J'adore ça.

Alors vas-te-faire foutre Jean-Miche.  
Et retire-moi tout de suite tes pieds de sur la table.


Et toi alors, tu connais aussi un Jean-miche ?

Commentaires

  1. Bonsoir Rhava !
    Le commentaire d'Anonyme, ci-dessus, m'a bien fait rire "RHAVA M'A TUER". Une citation d'un cynisme foudroyant. J'adore. Totalement à la hauteur de ton article.
    Le fameux "qui ça intéresse?"... Alors toi, tu l'appelles Jean-Miche ?
    Allonge-toi ici et parle-moi un peu de ce Jean-Miche.
    Mmh. Mmh. Mm-mmh... Mais encore ?
    Avez-vous un instant songé que c'est Jean-Miche qui est illégitime, et non Rhavanielle ? Il est évident que nous avons ici affaire à la projection d'un sous-moi parasite dont le seul but est de polluer votre sur-moi lumineux et votre moi talentueux. En réalité, Jean-Miche n'aspire qu'à se vautrer dans le canapé pour regarder l'intégrale des Marseillais en mode mort cérébrale,un paquet de chips dans une main et le pot de sauce béarnaise dans l'autre. Avec un pack de Kro sur la table basse. Votre sur-moi "Rhava" perturbe gravement sa platitude encéphalique, d'où une sur-réaction dudit Jean-Miche qui décide de se fait traîner de tout son poids tel un chat en laisse.
    L'imposteur n'est pas Rhava, c'est Jean-Miche. Rhava est plus que légitime et n'a plus rien à prouver depuis longtemps.
    La bonne thérapie est le bottage de cul. Bravo.
    Mais il faut avouer que le bougre est bien lourd et sait bigrement revenir à la charge...
    Merci pour cet article aussi drôle que pertinent. Et toujours aussi bien écrit ;)

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