Quand souffle le vent du nord, de Daniel Glattauer.

En voulant résilier un abonnement, Emma Rothner se trompe d'adresse et envoie un mail à un inconnu, un certain Leo Leike. Ce dernier, poliment, lui signale son erreur; Emma s'excuse, et, peu à peu, un dialogue s'engage entre eux... par mail uniquement. 

Je ne m'attendais absolument pas à ça. 350 pages de mails, 350 pages d'une correspondance épistolaire moderne débuté en pleine après-midi, et terminé bien avant le début même de la soirée !

C'est très audacieux ! Très risqué, et cela se voit à certaines notes délivrées sur sa page livraddict : Quand souffle le vent du nord, c'est ce genre de livre qui, soit est aimé, soit est (profondément, légèrement, ou plus ou moins...) détesté et/ou vite oublié...

Me concernant, il ne le sera pas ! Et pour deux raisons. : son genre, et Emmi. Il fallait franchement oser. Un roman épistolaire 2.0, c'est du culot ! À l'heure où les gens ne sont plus foutus d'écrire un mail correctement, Daniel Glattauer nous pond cette petite merveille où tout, absolument tout !, va se dérouler... par mails. La première rencontre, le premier rendez-vous, les premières disputes, les premières drôleries, mais surtout les premières confidences & les premiers non-dits.

C'est drôle de se dire que tout cela va se produire par écran interposé. Drôle de s'imaginer ses deux personnes, ses deux individus, se rapprocher suite à un mail hasardeux, un petit mail égaré dans les données... Le destin s'est-il adapté à la technologie et à nos réseaux ? Vous avez quatre heures.

J'ai adoré suivre cette histoire, mais par-dessus tout, j'ai adoré découvrir les personnages de cette manière, via leurs échanges uniquement. À essayer de deviner leurs traits, comme eux essayaient de deviner les traits de l'autre. De suivre l'évolution de leurs sentiments, de les imaginer transpirer de leurs doigts pour se frayer un chemin jusqu'à l'écran.

Soyons clair, j'ai trouvé ce livre merveilleusement bien écrit, et cet humour... j'en redemande encore ! Les personnages ont un caractère et une personnalité bien propre : Emmi est une petite pile électrique ! Une petite fusée ! Dynamique, c'est elle qui pousse la barque du récit, Leo est beaucoup moins solaire, beaucoup plus en retrait, il ne s'impose pas, il suit le mouvement et vient, parfois - entre deux verres de vin - mettre un bon coup de rame bien placé !

Et cette attente... ! Est-ce que j'en parle de cette formidable attente ? Et cette fin absolument terrible ? J'en aurais mordu mon livre... Si je n'avais pas eu la suite immédiatement sous la main. 

Fabuleux roman épistolaire moderne où se mêle l'humour à la peine,
ce fut pour moi un joli petit coup de coeur !

Il ne se lit pas, il se dévore.

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